Ah! Le genre historique! Un de mes péchés mignons, que ce soit en tant qu’auteure ou de (télé)spectatrice. Livres, films et surtout séries télés, je ne m’en lasse pas. Bien que je ne puisse pas tout regarder, je suis assez exigeante, surtout lorsque mes modèles absolus sont Rome ou Ken Follett. En France, ce genre a une place bien particulière, l’Histoire de notre pays étant assez riche pour fournir à nos imaginations des heures de fictions. Mais trop souvent, le résultat est un peu décevant, même là où on attendait des miracles.
Parfois, cependant, il y a des séries qui ne font pas beaucoup de bruit mais qui valent plus qu’elles n’y paraissent. C’est le cas de la série Un Village Français dont France 3 diffuse depuis hier soir la saison 4. Crée par le scénariste Frédéric Krivine, le réalisateur Philippe Triboit et le producteur Emmanuel Daucé, ce programme de 4 saisons de 12 épisodes de 52 minutes s’intéresse à la vie d’un village du Jura sous l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. La 4e saison, diffusée en ce moment, se déroule pendant l’été 1942, alors que rafles de juifs s’intensifient. S’attachant donc au point de vue des civiles, toutes classes sociales confondues, Un Village est une des séries françaises les plus solides du moment, surtout sur une chaine du service publique.
Bien sûr, la série n’a pas les moyens de grosses productions américaines comme Band Of Brother. Mais la méthode américaine n’est pas loin : Un Village est en effet écrit à plusieurs mains, en atelier que Krivine dirige. Bien que le récit soit linéaire, on ne s’attarde que sur les moments clés et les enjeux charnières, ici un seul été. Enfin, les scénaristes font appels à des consultants historiques et psychologiques pour pouvoir donner à leurs personnages la profondeur nécessaire pour que le spectateur s’accroche. Cliffhangers bien maitrisés, structure solide et pas de clichés : personne n’est tout blanc ni tout noir. Surtout, personne ne sera sauvé, surtout dans cette nouvelle saison dont les deux premiers épisodes commencent forts : des arrestations, une radicalisation effrayante. Le parti pris de la série semble être de respecter les lois de l’Histoire : autant de personnages meurent que survivent. Ainsi, la rigueur de la construction des personnages et des intrigues, portée par un casting (qui, quoi que parfois inégale, s’en sort plutôt bien) et par une réalisation fluide, fait bonne effet. Il faut donc se laisser tenter et ne pas avoir peur de se pencher encore une fois sur la WWII : les dilemmes qu’elle a posé à l’humanité résonnent encore, surtout aujourd’hui. Une piqûre de rappel aussi bien faite n’est jamais désagréable.