Dans la grande vague des biopics dans laquelle nous nous trouvons, il y a du bon et du moins bon. Par exemple, j’avais trouvé assez mauvais la Dame de Fer sur Thatcher. J’ai donc un peu hésité avant d’aller voir Cloclo, d’autant plus que je ne suis pas vraiment fan de sa musique (sauf s’il y a piste de danse à proximité!). Mais il faut parfois prendre des risques et me voilà à découvrir la vie de Claude François. Et alors?
De sa naissance à sa mort, la vie de Claude François s’étale pendant de ce long film de Florent Emilio Siri (Otage, 2005). D’une façon claire et avec une linéarité dont le choix n’est pas bête, on découvre un homme narcissique, angoissé, contrôle freak mais aussi passionné, visionnaire et avec certainement beaucoup d’influence sur les femmes. Claude François, c’est un self-made man de la chanson qui a trouvé le succès and did it [his] way, ce qui peut être plutôt inspirant d’ailleurs.
Je me suis rendue compte que je ne connaissais absolument rien de sa vie, ni du contexte de beaucoup de ses chansons. La subtilité du film et de la mise en scène assez active réside dans le fait qu’ici, le parti pris n’est pas de faire aimer le personnage. Tout y est montré, le bon et le moins bon et François y est parfois insupportable, quelques fois touchant, la plupart du temps juste un homme. Son désir d’être aimé et entouré de mille femmes est traité avec justesse. Jérémy Renier fait une performance assez incroyable, se fondant littéralement dans les traits du chanteur. On découvre aussi une période bel et bien disparu dont les figures défilent (France Gall, Paul Lederman,…). Bref, si le film est un peu long, on se laisse facilement attraper par le récit de cette vie (surtout quand on ne la connait pas) et on passe un bon moment devant un film efficace. Surtout, on ne baigne pas pendant deux heures et demie dans ses chansons, que je n’écouterai toujours pas hors soirée!