Je ressors (presque) toujours de bonne humeur d’un film de Julie Delpy. Ils ne changent pas ma vie, mais j’y retrouve souvent l’ambiance folle et pleine de drames très passagers qui peut régner dans ma famille. J’avais cru revoir dans Le Skylab un peu de mon enfance. Avec 2 Days in New-York, Delpy ne déroge pas à cette constatation.
Dans la veine de 2 Days in Paris, l’actrice-réalisatrice se met à nouveau en scène au cœur de la Grosse Pomme, en couple cette fois-ci avec un journaliste radio black (le marrant Chris Rock). Elle y ajoute leurs enfants chacun, son père qui débarque avec sa soeur et son copain. Choc des cultures franco-américaine, choc des personnalités et des éducations, c’est le bordel qui s’instaure, avec à la clé la première exposition photo de Delpy/Marion.
Alors oui, ça crie de partout, chacun n’en fait qu’à sa tête et personne ne se comprend jamais vraiment. Mais l’unité est là et c’est par ce foutoir constant que les gens expriment leurs idées, volontés, joies. On peut très vite y croire, bien qu’on tient à garder une petite distance avec des gens à ce point caractérisés dans la névrose. Les acteurs ont le sens du rythme et y vont à fond, quitte à mettre un peu trop les pieds dans le plat. On se croirait presque dans de la sitcom, parfois, mais avec un petit quelque chose en plus de très vivant où l’on s’amuse des clichés. Bien sûr, parfois, on touche le n’importe quoi, mais au fond, lorsque Delpy laisse parfois la tristesse de la disparition de sa mère transparaitre, on sent que le message est un peu plus profond qu’il n’y parait. Il faut profiter du bonheur qui s’offre à nous, même s’il implique supporter une famille névrosée et beaucoup de folie douce. Ce film est donc un moment assez agréable et drôle, même si je ne suis pas rentrée complétement dans son monde un peu too much ici.
Clémence Lebatteux 