Le Festival de Cannes, c’est génial. Le plus grand festival de cinéma du monde, des films, des paillettes, des gens qui nous inspirent, du glamour, des rencontre professionnelles, bref, c’est the place to be en mai quand on fait du cinéma. Tous les médias ne parlent que de ça, tous vos amis Facebook et votre time-line twitter résonnent des échos de la croisette.
Tout ça, c’est bien beau, mais quand on y est pas, à Cannes, on se prend à détester le monde entier. Période de frustration intense pour, par exemple, une scénariste qui galère et qui est obligée de se lever à 6h30 du matin pour aller bosser et enchainer ensuite des après-midi d’écritures parfois douloureuses (toute ressemblance avec moi-même est complétement fortuite!). Allez, je suis sûre que vous êtes quelques uns dans ce cas là… cette note est pour vous (et moi!)
C’est bien beau, de recevoir des mails de collègues se donnant rendez-vous en bas des marches ou sur la place du Majestic : on se dit que, si on avait la chance d’y être, on aurait des invitations sans les demander… et, forcement, on a les boules. On a pas envie d’être désabusé et atteint, alors, on se dit qu’au moins on avance plus sur nos projets en étant resté à la capitale. Mais c’est plus fort que nous, cette pointe de haine qui vous fait serrer les machoires.
Avant que je sois vraiment dans le milieu, bien sûr, cela me faisait juste rêver. Mais maintenant, j’ai l’impression de passer pour l’aigri de service quand tout ce que j’ai envie de twitter au monde c’est « le prochain qui parle de Cannes, je lui met mon poing dans la gueule ». Non mais c’est vrai quoi ! On est content que vous y soyez, c’est super, mais pensez aux gens enfermés à Paris qui ont la forte impression que le monde tourne sans eux pendant les 20 jours que durent le festival. Du coup, on s’oblige à ne pas aller sur les réseaux sociaux sous peine d’en ressortir à chaque fois plus déprimé ou de passer pour le cas désespéré qui se morfond sur son sort (et cette note prouve que ce n’est pas du tout le cas!…). Surtout quand, goutte d’eau qui fait déborder la Seine, votre mère vous dit au téléphone : « Dis, j’ai regardé la cérémonie d’ouverture de Cannes, olala tu dois vraiment être déçue de pas y être, d’ailleurs, pourquoi tu n’y ais pas? »
Mais il faut y croire : un jour, ce sera moi, et ce jour là, je me vengerai en live twittant le festival et en publiant des photos de Brad Pitt et moi sur Facebook !
Courage! Je fais cette année partie de ceux qui restent à Paris et se lèvent tôt (deadlines oblige) et en effet, c’est pas évident. On peut se consoler avec les films du festival en salles ( De rouille et d’os, Moonrise kingdom, sur la route, Cosmopolis) et se dire qu’il y a fait moche et que la sélection apparemment cette année n’est pas incroyable. Hauts les stylos, les scénaristes!
« Dis, j’ai regardé la cérémonie d’ouverture de Cannes, olala tu dois vraiment être déçue de pas y être, d’ailleurs, pourquoi tu n’y es pas »
– Mais Maman, je suis scénariste, jamais ils ne m’auraient invitée de toute façon: les scénaristes, dans le cinéma français, ça n’existe pas!
Il reste cependant en lot de consolation les reprises des programmations au FDI, Reflet Médicis et à la Cinémathèque, ainsi qu’au Mk2 Biblio (trop taaaard!).
Mais en ce qui me concerne, sans parler de ceux déjà sorti, peu de films au pitch/cast vraiment excitant, justifiant de ne pas attendre une sortie en salles, voire d’être vus tout court, hormis le Carax, Mystery, Lawless, Killing Em, le sacrément intriguant/alléchant Beasts of the Southern Wild (qui ne sort qu’en janvier 2013 il me semble, hors projo au Médicis), Alyah et Camille Redouble.
Et encore, pour ce dernier c’est surtout parce que de par son thème il devrait rejoindre le corpus de l’essai que je prépare en ce moment même.
Le reste de la prog? Sans moi, les gars.