Parfois, on est prêt à faire n’importe quoi pour gagner de l’argent. David, lui, a donné du sperme. Beaucoup de sperme. Vingt ans plus tard, il apprend qu’il est le géniteur de 533 enfants, lui l’éternel ado qui n’arrive même pas à livrer la viande de la boucherie familiale à temps, lui qui baigne dans les dettes. 142 d’entre eux veulent connaitre l’identité de ce père qui se cache sous le pseudo de Starbuck… David se lancera-t-il dans l’aventure alors que sa propre petite amie est enceinte ?
Il n’y a que les québécois pour inventer des histoires pareilles. Il n’y a même que le réalisateur Ken Scott pour dériver de l’histoire vraie d’un taureau géniteur prolifique par insémination artificielle vers celle d’un humain dans une situation équivalente. Lui et son scénariste Martin Petit nous livrent un film assez réussi, touchant, drôle et loufoque. Petit à petit, on s’attache au personnage de David qui s’improvise bon samaritain envers cette foule de jeunes gens en mal de figure paternel. On peut bien sûr reprocher à ce film de baigner dans les bons sentiments d’une part, et de ne prendre en considération uniquement le point de vue d’hommes (David, son père, ses frères, son avocat hilarant). Mais ce sont là deux choix assumés du réalisateur, surtout le parti pris très masculin mais aussi paumé du film. Patrick Huard, l’acteur incarnant David, se la joue gros nounours maladroit et parfois un peu agaçant, mais avec un si bon fond qu’on a du mal à vouloir lui faire autre chose que des câlins. Et parfois, il est bon de se laisser aller à tout le bien qu’il peut y avoir dans ce monde cruel. C’est le genre de petit film bien fait durant lequel il fait bon se laisser aller.
Pour ceux qui ont aimé Starbuck, regardez La Grande Séduction, précédent film de Ken Scott, ou attendez l’adaptation américaine du film !
Un avis sur « Starbuck »