Il y a des films qui sont fait pour être des chefs d’oeuvre. C’était le cas de 360 : un réalisateur portugais ayant largement fait ses preuves ( Fernando Meirelles, dont The Constant Garderner m’avait marqué), un scénariste britannique crème de la crème (Peter Morgan, à qui l’on doit entre autre The Queen ), un livre à succès pour point de départ ( La Ronde d’Arthur Schnitzler ) et un casting critiqueproof (Jude Law, Rachel Weisz, Anthony Hopkins, Jamel Debbouze). Et pourtant…
Pourtant, nous n’y sommes pas encore tout à fait et il est un peu difficile de savoir pourquoi. Pourquoi nous ne sommes pas plus touchés ou bouleversés par les histoires d’amour et d’humanité qui s’enchaînent sous nos yeux ? Car 360 est un film chorale où chaque personne est en transit, physiquement et émotionnellement, et trouve dans une rencontre un moyen de se reconnecter un peu avec le monde qui l’entoure à l’heure où la globalisation lisse tout. La réalisation est très belle, surtout dans la manière qu’à Meirelles de mettre ses acteurs au coeur de tout, de les magnifier, de magnifier les nombreuses villes que traversent sa caméra. Les histoires se connectent et se bouclent au fur et à mesure, et ça finit là où ça a commencé. Une histoire de choix, de chemin pris, un peu de hasard aussi. Mais on finit par en avoir un peu marre, à la longue, de changer de personnages juste au moment où on commençait vraiment à s’attacher à celui qu’on nous montrait. Si certains passages sont vraiment touchants, le fait que (SPOILER) la plupart des histoires finissent bien, et que les personnages ont somme toute beaucoup de chance, est un peu agaçant. Du coup, l’évolution des personnages ne semblent pas vraiment marquée, on est face à quelque chose qui mériterait d’être plus profond et quand la lumière se rallume, on se dit un peu que c’est « tout ça pour ça ». C’est tout de même un bon film, mais je n’ai pu m’empêcher d’être un peu déçue.