Une nouvelle série produite par JJ Abrams, grand maître des histoires à mystères inexplicables depuis Lost, est toujours un évènement. Malheureusement, c’est toujours quitte ou double, pour les fans : soit la série est bonne, tient la distance et devient culte (Alias, Fringe, Lost); soit tout s’effondre au bout du troisième épisode, et l’on en vient à se demander comment on a pu être aussi indulgent pour dépasser le pilote (Alcatraz). Avec Revolution, dont le concept est post-apocalyptique, le pari est à son comble : soit l’idée est traitée avec intelligence et la série peut vraiment nous accrocher, soit on a à faire à un simple mélange d’histoires déjà-vu et on va très vite s’ennuyer. Qu’en dit le pilote, disponible en avant-première en ligne depuis hier?
Il est un peu compliqué, après avoir visionner les quarante premières minutes de l’histoire, de se résoudre à se dire qu’on est loin de nos attentes. On sent que le créateur et scénariste de la série, Eric Kripke (connu pour son travail dans Surpernatural) cherche à faire du bon divertissement sans trop se poser de question sur la crédibilité du monde qu’il nous offre. En effet, l’histoire se déroule 15 ans après un black-out mondial : l’électricité disparaît, le monde moderne s’effondre car plus rien ne fonctionne. La nature reprend ses droits à une allure incroyable, et les hommes réapprennent petit à petit à vivre selon de nouvelles lois…
Nous avons alors deux solutions : faire comme lui et ne pas se poser de questions, ou être des spectateurs exigeants et tourner rapidement notre nez. Dans le premier cas, nous avons alors une série assez divertissante, avec des personnages très classique mais qui font ce qu’on leur demande de faire : la jeune héroïne qui perd son père et se met en charge de découvrir ce qui s’est passé, qui entraîne avec elle une belle-mère douée avec les plantes, un ancien geek qui n’est pas fait pour la jungle et qui n’est pas sans rappeler un certain Hurley, un oncle mystérieux, bref, rien de très compliqué, ça avance vite, il y a presque du suspens, et on nous dit que la série va devenir plus noir et compliqué au fur et à mesure que l’on apprendra la raison du black-out…
Mais, dans le second cas, on est plus cruel et, rien qu’avec le pilote, on sait qu’on a à faire à une futur nanar. En effet, il semble que dans ce monde un peu étrange, on ne se souvienne plus que l’électricité n’a finalement qu’un siècle et demie et que l’on vivait dans des sociétés parfaitement civilisées, qu’on ne perd pas la mémoire mais juste le courant, et que certes les arcs et les épées reviennent au gout du jour mais qu’on est pas non plus dans Hunger Games. Certes, il est facile de rapidement jugé, et les pilotes sont toujours des épisodes un peu particulier, un peu moins réussi, les acteurs ont besoin de temps pour trouver leur marque. C’est pour cela que je vais quand même regarder l’épisode 2, et que je vais quand même lui donner une chance. Mais les fantômes malheureux d’Alcatraz et de Terra Nova (produite, elle, par Spielberg) ne sont pas loin, et quand on a lu Barjavel ou Cormac McCarty, on est plutôt imperméable aux visions américaines d’un nouveau monde. Mais il est vrai que la série essaie de délivrer un message écologique, ce qui est tout à fait louable. Et puis, même si c’est nul, la série à le grand mérite d’aller toujours de l’avant, du coup, on ne s’ennui presque pas. Est-ce pour autant la meilleure nouveauté de cette rentrée? j’espère que non… sauf si le pilote n’est qu’une introduction râtée et que la série se bonifie avec le temps, ce qu’elle devra faire très rapidement si elle veut une saison 2.
La série sera diffusée sur NBC à partir du 17 septembre.