Cette rentrée cinéma fut, si on la compare à la rentrée série, très tardive et peu active. Cependant, il était temps de s’y remettre, et je me suis studieusement penchée sur deux films français, Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer et Camille Redouble de Noémie Lvovsky. Deux comédies certes, mais deux mondes complètement différents, deux cinémas qu’un océan sépare, l’un m’étant plus agréable que l’autre.
D’un côté, nous sommes à la capitale, dans une famille assez fichée cinéma parisien, un couple artistico-professoral aisé qu’incarnent Jean-Pierre Bacri et Krstine Scott Thomas. C’est autour du personnage d’un Bacri plus doux que d’habitude que le film tourne, un quarantenaire bien sûr paumé, qui n’arrive pas à affronter son père (formidable Claude Rich), tente d’élever son fils et de retrouver un peu d’amour. Le problème, ici, si on oublie quelques grosses facilités scénaristiques peu crédibles, c’est que je ne me suis identifiée à aucun personnage. Certes, il y a des scènes drôles, quelques passages sympathiques. Mais le reste du temps, on navigue dans des états d’esprits trop peu profonds pour être intéressant. On reste un peu entre deux eaux, parfois irrité, parfois amusé. Je ne me suis pas ennuyée mais j’ai rarement trouvé prétexte à m’enthousiasmer.
Par contre, devant Camille Redouble, c’est une toute autre histoire. Noémie Lvovsky campe Camille, quarantenaire alcoolique en train de divorcer qui se retrouve, à la suite d’un réveillon trop arrosé, projetée dans son passé, quelques jours avant son 16e anniversaire. Le film, comédie poétique et rock’n roll, traite du décalage entre la vie banale d’une ado et l’expérience magique de la vivre à travers les yeux d’une adulte : profiter des plus petits évènements de la vie, sachant qu’ils vont vite se finir. Ce qui est appréciable, c’est non seulement de retourner en adolescence, très bien reconstruite, mais surtout le fait qu’il n’y ai pas besoin d’effet spéciaux, de changement de comédien, juste d’une coupe de cheveux un peu différente et d’habits rétro. Je dirais même plus qu’on s’y identifie plus qu’aux jeunes d’aujourd’hui… Les acteurs (Samir Guesni, Yolande Moreau, Judith Chemla,…) semblent y prendre du plaisir, Lvovsky y met toute sa finesse. Certes, ce n’est pas un film révolutionnaire ou très original, mais un très beau moment d’où l’on ressort avec l’envie de profiter de l’innocence encore un peu.
Un avis sur « Camille Redouble VS Cherchez Hortense »