Il y a des petits films qui ne brillent pas forcément par leur originalité, ni par leur finesse cinématographique, mais qui arrivent à faire mouche par leur sincérité. C’est le cas de Comme Des Frères, le premier film d’Hugo Gélin.
Trois hommes de différentes générations, différents milieux, aux différentes vies. Mais au fond, trois garçons amoureux d’une même femme, qui les irradiait de joie. Mais voilà, Charlie est morte. Sa dernière volonté, pour laquelle elle a préparé le terrain depuis qu’elle connait son sort : que ces trois hommes là deviennent amis, frères. Ce sont eux, la réussite du film : ces trois acteurs (François-Xavier Demaison, Nicolas Duvauchelle et Pierre Niney) qui, plus ou moins bon ou agaçant selon les moments, créent une alchimie et une complicité qui rend crédible le passage incessant mais judicieux entre le triste et le joyeux, entre la vanne et le touchant. Au départ, on se dit que ça ne marchera jamais mais, au fur et à mesure des heures de routes accumulées et des flash-backs (une fois encore pas forcément très fin mais permettant de bien cerner les personnages), la magie opère, le deuil suit son cours. Comme des frères se révèlent alors être un film sincère sur l’amitié improbable qui naît pour durer autant qu’on en a besoin, pour partager et se soutenir. Pour un premier film, c’est déjà beaucoup. A noter également la bande-originale signée par le très sensible groupe Revolver.