Populaire

Lorsque le froid, la crise, la pluie et le malheur s’abattent sur la France, on se réfugie dans les salles de cinéma pour voir des couleurs vives, de l’amour, de la naïveté et de la nostalgie. Des traits concentrés dans Populaire, le premier film de Régis Roinsard : un long-métrage à la recette clichée et guimauve, mais pas si désagréable.

Prenez une jolie blonde naïve, un peu cloche mais pleine de volonté, l’archétype de l’héroïne qui vous fait sortir les mêmes « oh » attendris qu’on pousse devant des chatons. Mettez en face d’elle un célibataire un peu plus âgé mais classe sous tout rapport, timide, au coeur grand comme ça sous ses airs d’autoritarisme et de brute. Mélangez en une histoire d’amour complètement prévisible et pas franchement emballante (si ce n’est la scène du dîner de Noël en famille, peut-être) , saupoudrez de tous les meilleurs sentiments du monde, enfournez avec un air de Trente Glorieuses dont les français sont friands : vous obtiendrez la guimauve de l’année. Ne nous méprenons pas : la guimauve, c’est très jolie et c’est bien bon. Populaire aussi, c’est bien mignon, mais on ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel devant de si grosses ficelles scénaristiques. Le parallèle fait avec le sport, la relation championne/entraîneur, ajoute un petit décalage avec une histoire d’amour classique pas désagréable, et le tout sonne comme une comédie classique américaine des années soixante, une Fair Lady à la sauce normande. Mais si regarder les comédies de l’époque nous fait comprendre l’époque en elle-même, c’est loin d’être le cas ici, et sans un fond un petit peu solide, la comédie ne suffit pas. Une guimauve un peu creuse, donc : Populaire ne révolutionnera pas votre vie, sauf à vous donner peut-être quelques caries si vous en abusez.