Les femmes inspirent de plus en plus de séries historiques. Si l’Angleterre est tombée sous le charme des sages-femmes de Call The Midwife, le Canada n’est pas en reste avec la série Bomb Girls, dont la seconde saison est en cours de diffusion là-bas et la première saison chez nous sur la nouvelle chaîne Chérie 25.
Alors que la guerre fait rage en Europe et que les hommes sont au front, ce sont les femmes qui vont à l’usine et fabriquent les bombes. Plus particulièrement quatre femmes, de tous âges et de tous milieux, se retrouvant à travailler à la même chaîne alors que les hommes de leur vies sous-estiment encore et toujours leurs capacités à être fortes et indépendantes. La riche héritière, la matrone, la forte tête, la pauvre innocente : quatre stéréotypes qui réussissent à échapper à de trop forts clichés par des intrigues bien menées quoi que parfois un peu brouillons et quelques ressorts inattendus (bien que leurs motivations et leurs obstacles soient très classiques). La question de l’émancipation est au centre de leur vie : par exemple, alors que l’une souhaite se rendre utile, l’autre désire échapper à une vie pauvre. Cette question apporte un souffle romanesque appréciable : c’est là-dessus que se feront les choix de leur relation amoureuse ou professionnel. Leurs points de vue apportent une certaine fraicheur à des années très présentes à la télévision et donnent à cette série chorale un côté attachant. Bien sûr, en résultent des personnages masculins pas, du moins dans le pilote, des plus complexes, mais on a envie de croire que les choses vont se nuancer par la suite. Le casting fourni l’énergie et le talent nécessaire pour avoir à faire à des personnages convaincants, et le résultat est plaisant. Pour preuve : cela devait être une mini-série, mais l’engouement suscité par ce drama lui a permis de décrocher une deuxième saison.