L’autre jour repassait sur Arte L’Homme de Rio, un film d’aventure de 1964, un des premiers film de Philippe de Broca avec, bien sûr, Jean-Paul Beldmondo, accompagné de Françoise Dorléac. En revoyant ce long-métrage que Télérama qualifie comme un « trésor », on ne peut que penser que le cinéma a quand même fait un sacré bout de chemin !
Bebel, simple soldat, est fou de sa femme, jeune écervelée travaillant avec un vieux professeur d’histoire de l’art sur des statuettes qui détiennent le secret d’un trésor inca… sa femme est enlevée, il part à sa poursuite pour la délivrer, ce qui l’amène à Rio. Bien sûr, l’époque et les procédés étaient drôlement différents, mais L’Homme de Rio détonne surtout par sa légèreté et sa liberté. Vu aujourd’hui, on se rend compte qu’il est bien trop long, complétement invraisemblable dans son scénario mais aussi dans ses effets spéciaux, que les acteurs en font des caisses. Mais on prend conscience que tout ceci témoigne d’une liberté du septième art qu’on a perdu aujourd’hui : plus personne n’oserait faire une course poursuite sur deux continents avec scooter, course, avion, voiture et vélo consécutif ! C’est complétement fou et aujourd’hui, tout serait justifié par des gadgets tout autant improbables mais beaucoup moins rocambolesques. Pourquoi s’embêter de montrer des grosses ficelles? Autant ne pas en mettre. Pourtant, le scénario est crédité d’une ribambelle d’artistes ayant fait leurs preuves : Broca lui-même, mais aussi Mnouchkine ou Rappeneau. Ils se seraient entre autre inspirés des aventures de Tintin, et Spielberg leur aura piqué quelques rebondissements. Voilà pourquoi il est instructif de se pencher sur le cinéma de nos pairs, même quand ce ne sont pas des chefs d’œuvre mais ce qui était à leur époque du superbe divertissement : pour ne pas oublier qu’au cinéma, on invente rien, mais on peut tout en faire!