C’est la même histoire, mais tellement différente qu’on oublie vite le parallèle : Hatufim, série israélienne diffusée depuis jeudi sur Arte et Homeland, désormais série culte américaine, ne se regardent pas de la même manière. Le point de départ est pourtant le même, Homeland étant une adaptation du concept d’Hatufim : des prisonniers de guerre libérés rentrent chez eux après une longue absence et doivent se réintégrer à la vie normale… mais la comparaison s’arrête rapidement dés que l’on visionne le pilote de la série israélienne.
Trois hommes, aux familles différentes, sont retenus depuis 17 ans. Une nuit, on apprend à leurs épouses, sœurs, enfants, parents qu’ils rentrent à la maison. Deux d’entre eux sont en bonne santé, le dernier fait le voyage retour en cercueil. Tout a changé : les prisonniers durant leur captivité, les familles pendant leur absence. La série se concentre, dans le premier épisode, sur le ressenti des personnages, sur leur cheminement émotionnel : dans une ambiance simple, à la fois lumineuse et sombre, lente mais très bien mis en scène, les soldats retrouvent des lits qu’ils ne connaissent plus. Puis vient l’heure du debriefing militaire… et des soupçons, de la paranoïa : le thriller psychologique démarre. Loin des éclats et de la grosse machine américaine, Hatufim est dans la retenue et la violence non dite, la tension étant de plus en plus palpable au fil des épisodes. Gideon Raff, créateur d’Hatufim (et également producteur exécutif de Homeland) explore un véritable phénomène de société de son pays, où plus de 1500 soldats ont été prisonniers de guerre. Une belle série, à voir évidement si vous avez aimé Homeland, mais à découvrir également si son côté trop américain vous a agacé. Aucune excuse : c’est tous les jeudis sur Arte.
Contrairement à mes « principes », je commencerai Homeland d’abord, mais il est clair que je jetterai un coup d’oeil à cette série, que j’accroche à Homeland ou pas !