La guerre a toujours été très claire entre les « métalleux » et les « popeux » : l’un vous expliquera sans peine la différence entre le hard, le black ou le death métal en décriant la soupe qui passe à la radio, l’autre prendra le parti de Lennon ou de McCartney en s’offusquant de ce bruit sans mélodie. Pour incarner cela dans son premier long-métrage, Martin Le Gall a choisi d’envoyer un groupe de death metal au pays de la fraise. Avec Pop Redemption, il nous raconte les hauts et les bas d’une amitié entre quatre garçons pas vraiment dans le vent.
C’est la crise chez Black Makabé : sur les quatre membres du groupe, trois n’ont qu’une envie : arrêter le black métal. Depuis quinze ans qu’ils jouent et qu’ils se font tyranniser par le chanteur, ils commencent à avoir d’autres envies. Mais la chance arrive : ils ont une place pour jouer au Hell Fest, the festival de hard rock. Mais le voyage ne se déroule pas du tout comme prévu et, après un accident, ils se retrouvent coincés dans un patelin où l’on célèbre l’amour et les fraises. C’est dans le décalage constant entre le monde noir du métal et celui hyper coloré des hippies que se joue la comédie, mais aussi dans les clichés – plutôt assumés – des trentenaires, de la campagne. Les références fusent, aux Beatles ou à la culture populaire – on reconnait les références à Alexandre Astier qui joue dans le film. Le rythme est parfois un peu trop lent, et certaines intrigues/rebondissements sont un peu vain ou surfaits (notamment la mort de la grand-mère!). Mais les comédiens s’amusent, Julien Doré passe sans trop faire de dégâts, le résultat est plutôt drôle et léger – sans prétention, sans casser trois pattes à un canard. S’il ne marquera pas les annales et ne parlera certainement pas à tous, c’est un sympathique petit film pour qui comprend les références.