C’est désormais chose acquise que le cinéma nous ressort régulièrement des biopics des grands de ce monde. La télé y va bien sûr de son petit grain de sel. Dernièrement, c’est BBC America qui nous propose une mini-série sur la vie de créateur du personnage d’agent secret le plus célèbre de la planète… En quatre épisodes, Fleming : the man who would be Bond retrace le parcours de l’écrivain Ian Fleming pendant la seconde guerre mondiale.
Je ne vous étonnerais pas si je vous dis que, visuellement et formellement, cette série n’a rien à envier aux séries historiques et biopics classiques les plus beaux. Décors léchés, casting quatre étoiles (surtout féminin : on retrouve avec plaisir Laura Pulver ou Anna Chancelor), reconstitution glamour : tout y est. Mais c’est quand on se tourne vers le personnage de Fleming que le bât blesse. Outre le fait qu’il soit assez antipathique (ce qui, parait-il, était le cas dans la vrai vie), on a l’impression de se retrouver dans un vaste jeu de référence avec la série des James Bond. Quelle personnage ressemble à tel héros des aventures de OO7 ? Fleming lui même semble une pâle copie de sa création. De plus, on se doute que ce biopic est largement romancé et devient une série d’action et de belles pépés plutôt qu’un réflexion un peu plus profonde sur le travail d’écriture et la façon dont la réalité influence la fiction et vice-versa. Bref, après la vision des deux premiers épisodes en tout cas, on trouve cette mini-série trop tape-à-l’oeil et superficielle pour continuer, ce qui est un peu dommage. Mais les fans de James y trouveront surement leur compte.
Clémence Lebatteux 