Après Rectify et Top of the Lake, deux séries qui ont marqué le paysage américain l’année dernière du fait non seulement de leurs qualités artistiques mais également de leur rythme et composition assez nouvelles, la petite chaine US Sundance TV nous livre sa nouvelle création originale, The Red Road. Dans la continuité d’un style marqué par la lenteur, cette nouvelle série prend son temps… un peu trop.
Lorsque l’on se plonge dans le pilote de The Red Road, on comprend qu’il est question de la disparition d’un jeune homme, d’un flic qui essaie de maintenir l’unité dans sa famille alors que sa femme tente de se sevrer, qu’il y a des tensions entre la communauté amérindienne et les WASP locaux. On nous présente des personnages dont on comprend plus ou moins au fur et à mesure quels sont leurs problèmes… mais les informations sont tellement distillées au compte-goutte qu’on a tendance à perdre un peu l’accroche. C’est bien beau de vouloir faire une série baignée dans une atmosphère étrange, mais il faut parfois donner au spectateur le minimum de clés pour ne pas s’ennuyer. On navigue entre quelques pistes qui semblent originales mais qui semblent noyés dans des intrigues déjà-vu (le couple d’ado en mode Roméo et Juliette, la énième disparition inexpliqué d’un jeune,…). Heureusement que les acteurs, surtout Julianne Nicholson (Master of Sex) et Jason Momoa (hello Karl Drogo!), sont assez électrisants pour maintenir une tension latente qui laisse croire que la série pourrait se réveiller. Mais on y reviendra que lorsque les autres séries du moments auront finies leur saison actuelle – pour l’instant, The Red Road n’est pas assez convaincant.