Le Festival de Cannes s’est terminé samedi soir avec son lot d’inattendu dans le palmarès. Après avoir commencé à visionner les premiers films en compétition qui sortent sur les écrans, une chose est sûre : Julianne Moore n’a pas volè son prix d’interprétation féminine pour sa performance dans le dernier film de David Cronenberg, Maps to the Stars. Ni le réalisateur la certitude de nous avoir livré un grand film.
Ce n’est pas la première fois qu’on nous présente Hollywood comme un lieu de perversion où évoluent des êtres hors de notre normalité, tous névrosés, drogués et hystériques. Ainsi, que ce soit une veille actrice qui a eu son heure de gloire surtout à cause de sa mère, un jeune comédien qui connait la facilité du succès trop tôt, un chauffeur au rêve de haut de l’affiche ou une jeune femme qui débarque pour ranimer de vieux fantômes, tous ont leurs bagages d’horreurs. Mais ce premier niveau de lecture, Hollywood perché sur sa colline, pays de l’ultime hypocrisie, n’est heureusement pas le seul ni le plus intéressant, ce qui serait juste grossier et too much. Non, Cronenberg nous parle aussi d’enfants à qui l’on a imposé des traumatismes, d’innocences complétement pourrie par ces faux-semblants. Grâce à une mise en scène plus subtil qu’il n’y parait et la reprise constance d’un poème d’Eluard, le réalisateur et le scénariste montrent, au-delà de tout ce que les histoires qu’on nous raconte ont de monstrueux, de violent, d’hyper-malsain presque complaisant, quelque chose d’autre, un vague rêve, de vagues réminiscences qu’un jour, ces personnages là aussi ont voulu prendre le chemin des étoiles. Avec l’atmosphère particulière qu’on lui connait, Cronenberg nous montre un jeu de massacre au vitriol où les victimes ne sont au fond que des enfants naïfs qui ont envie d’être aimé et qui voit la vie à travers le prisme hyper-déformant de Los Angeles.
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