Renouveler un genre qui a marché très fort sans se parodier était le principal défis de la BBC quand elle a lancé la mini-série Happy Valley. Dans la même mouvance que Broadchurch (petit village anglais perdu, un personnage de flic avec un lourd secret, un évènement qui vient bousculer la vie des habitants), il fallait pourtant s’en détacher au maximum… Sally Wainwright, l’auteur, a réussi le pari haut la main.
Pas question de copier une série parce qu’elle a marché : au contraire, on sent toute la liberté qu’a eu l’auteur avec Happy Valley. Ainsi, cette histoire se penche sur une policière loin des clichés, forte, têtue, une grand-mère trop jeune qui se guérit du drame qui est arrivé à sa fille… lorsqu’elle apprend que l’homme qui en est responsable est sorti de prison et rôde dans les parages. Ce qu’elle ignore encore, c’est que ce dernier est impliqué dans l’enlèvement d’une autre jeune femme, fille d’un patron qu’un des employés veut faire chanter sur un coup de désespoir… mais change d’avis. Alors que toutes ces vies sensibles et complexes s’entremêlent et que l’intrigue avance, on découvre de façon assez dure et violente dont ces gens ordinaires tentent de s’en sortir. Ce premier épisode tisse une toile de façon délicate et prenante, posant les pierres de différentes intrigues qui, on le comprend, viendront nourrir le récit au fur et à mesure. Déjà, on sent qu’on va être accroché à son fauteuil et qu’on ne va pas lacher Happy Valley, qui n’a d’Happy que le nom, de si tôt.
Un avis sur « Happy Valley »