Imaginez une ado comme les autres, qui vient d’avoir son bac, et qui veut faire de la musique et chanter avec son groupe. Mais voilà : leurs chansons sont contestataires, la jeune fille a une attitude qui dérange, se fichant des qu’en dira-t-on, et sa mère lui interdit de chanter. Rien d’extraordinaire, a priori, dans cette histoire… sauf qu’elle se passe de nos jours, en Tunisie, et qu’elle est joliment incarnée dans A peine j’ouvre les yeux.
Il y a un vent doux-amer de liberté et de fraicheur qui souffle sur le premier film de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid. Avec A peine j’ouvre les yeux, dont elle a co-signé le scénario avec Marie-Sophie Chambon, on sent que la réalisatrice veut dresser un portrait d’une jeunesse de son pays, issu du printemps arabe, qui veut croire que tout est possible mais qui se heurte encore à bien des murs, bien plus violents qu’on ne l’imagine. A la fois teen-movie et récit d’émancipation fort, ce film vous laisse avec des chansons dans la tête et de véritable question sur la place de la femme dans certaine société. Une belle réussite.