Les français font très régulièrement des séries sur les grandes familles qui ont marqué son histoire. Il n’y a pas de raison pour que les américains ne fassent pas la même chose. Il y a apparemment de quoi faire, d’ailleurs, des drames devenus mythes au pays de l’Oncle Sam. On reproche d’ailleurs souvent aux américains de ne pas s’intéresser à ce qui se passe hors de leur pays. Pour ne pas être accusé du même tord, j’ai donc regardé le premier épisode de la mini-série The Hatfields & McCoys, première série de la chaine History qui avait déjà loupé sa chance avec la série The Kennedys. pour une première, elle se pare de deux atouts : un casting imparable et une histoire culte. Cela suffit-il?
Je pense que les noms de Hatfield et McCoys ne disent rien aux européens. Moi-même, avant de voir la série, je n’avais jamais entendu parlé de ces deux familles ennemis ayant vécues dans l’est des USA. Leur querelle a commencé à la fin de la guerre de Sécession. L’un a fui la guerre, l’autre l’a vécu jusqu’au bout. Leur propriété sont voisines, leurs intérêts sont contraires. Querelles de terrain, de barrières, d’argent et bien sûr de coups de revolver parti trop facilement, les deux familles s’affrontent dans des tribunaux de l’époque, des bureaux de shérifs, des bois, des saloons, bref tous les lieux classiques où l’on peut avoir la gâchette facile. Ajoutez à cela une histoire d’amour impossible entre la fille de l’un et le fils de l’autre, Roméo & Juliette avec des chapeaux de cow-boy, et vous aurez a peu prés toutes les intrigues de cette mini-série. Intrigues qui passionnent depuis toujours les Américains, à la vue du taux d’audience élevé lors de la diffusion du premier épisode.
De plus, lorsque les deux patriarches sont interprétés par Kevin Costner et Bill Paxton, le tout avec le réalisateur de Danse Avec Les Loups derrière la caméra, c’est ce qu’on appelle sortir la grosse artillerie. Pourtant, il ne faut pas s’attendre à de la série historique auxquels HBO ou Showtime nous ont habitués. Ici, c’est un style classique qui prime, un rythme plutôt lent, des intrigues qui se succèdent sans vraiment de réel suspens ni de forts liens. Rien d’extraordinaire, et j’irais même jusqu’à dire que le résultat n’est pas des plus passionnant. Mais c’est, parait-il, une volonté de la chaine qui souhaitait se rapprocher au plus prés de la réalité historique, sans fioriture ni entorse à l’Histoire. Du coup, c’est un objet presque didactique que nous avons devant nous, une manière d’apprendre des choses sur ce pays et de comprendre un peu mieux son état d’esprit et sa manière de fonctionner. Cependant, je ne suis pas sûre que l’on doive se farcir les 3 épisodes de deux heures en entier, le premier nous donne déjà une idée suffisante de la chose.