Pour tenter de ne pas se laisser abattre par la pluie automnale qui est tombée en continu sur Paris la semaine dernière, je me suis faite une cure de comédies américaines qui, sur le papier des critiques, détonnaient et faisaient marrer. L’une d’elle était pour les filles : Bachelorette, de Leslye Headland VS l’autre, spécial mec : Ted, de Seth MacFarlane. Peut-être est-ce que la morosité m’avait déjà atteinte, peut-être ai-je perdu mon humour, mais aucune des deux ne m’a vraiment convaincue. Explication :
D’un côté, nous avons trois belles nanas, potes de lycée, trois filles complètement à côté de la plaque, chacune dans leur genre. Lorsqu’elles apprennent que la quatrième qui formait leur groupe va se marier avec un bon partie, alors qu’elle est bien sûr la plus moche et la plus grosse, elles craquent et vivent une nuit d’enfer la veille du mariage. Vendue comme un Mes Meilleures Amies plus trash et cru, cette comédie se veut être un portrait de la trentenaire d’aujourd’hui qui, c’est bien connu, tourne à la cocaïne, jure à tout va, bitche sans compter, se tape tout ce qui bouge dans les toilettes des clubs, bref, est à l’égal d’un homme. Pauvre de nous ! Les américains ont vraiment parfois une vision assez bizarre de la femme, de l’amitié, de l’amour, du mariage… de la vie, quoi. Résultat ? On ne s’identifie à aucune des trois (sauf peut-être la brune campée par Lizzy Camplan, qui arrive à être un peu plus vraie que les autres), on ne rigole pas une seule seconde devant la débilité de tous les personnages (hommes et femmes en prennent pour leur grade) ni devant cette caricature de la comédie. Bachelorette n’est vraiment pas au niveau.
De l’autre côté, nous avons aussi à faire à un trentenaire paumé qui lui, par contre, semble avoir une relation amoureuse plutôt normale et stable, à ceci prêt : il vit aussi avec son ours en peluche, Ted, devenu vivant à la suite d’un voeux de petit garçon. Le syndrome de Peter Pan représenté dans un nounours, qui est en fait une part de chacun de nous, parle à tout le monde, et c’est là le bon côté du film. Le nounours est parfois assez drôle, surtout au début, ne manquant pas de se droguer à neuf heures du matin ou de se taper toutes les filles qui passent. Son propriétaire (Mark Wahlberg) est tiraillé entre sa copine parfaite et sérieuse et son nounours avec qui il ne fait que passer du bon temps. Il ne peut avancer dans sa vie s’il continue à traîner avec un ours en peluche mal famé…. Dilemme on ne peut plus simple, mais pas franchement suffisant pour faire un scénario qui se tienne dans la longueur. Pour combler les trous, le réalisateur, Seth MacFarlane (connu pour Les Griffins et American Dad) a donc décidé de faire des références à ses films ou séries cultes, Flash Gordon en premier. C’est sympa, hein, mais quand ces références ne sont pas les nôtres on s’ennuie ferme quand elles sont trop exploitées. On finit même par les trouver gratuites, tout comme l’ajout d’un kidnappeur de nounours complètement taré qui vient ajouter un peu de thriller mou à la fin. Du coup, on ressort en se disant que le film n’était pas mauvais, mais avec un scénario trop décousu et trop auto-centré vers la culture du réalisateur pour qu’on s’attache vraiment aux personnages. Et ça, pour un scénariste, c’est dur à avaler !