Cette année, les Oscars ne se sont pas trompés. Si j’en étais déjà persuadée avec les récompenses techniques pour Gravity et l’oscar-saint-graal du meilleur film pour 12 Years A Slave, j’en ai eu la confirmation en voyant Dallas Buyers Club. Le film du canadien Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y) a été couronné des deux oscars de meilleurs rôle masculin, premier et second.
Matthew Mc Conaughey y incarne un champion de rodéo camé, homophobe, et brutal qui apprend sa séropositivité et sa mort imminente. Jared Leto celui d’un travesti qui connait déjà les rouages de la maladie et du milieu. Ensemble, ils montent le Dallas Buyers Club, un trafic de médicaments non-autorisé par les autorités. Ces deux personnages, inspirés d’une histoire vraie, font le film à eux deux. A côté d’eux, rien ne semble important (surtout pas Jennifer Garner dans le rôle bien pale d’une médecin), on en va même jusqu’à oublier le côté parfois un peu lourd et mélodramatique du scénario qui raconte une rédemption en même temps qu’une féroce envie de survivre. La mise en scène n’est que le support souvent sage du jeu des acteurs, avec parfois quelques belles trouvailles. L’alchimie prend : on se laisse alors forcément toucher par la dureté de ce que traversent les personnages, surtout dans la seconde partie du film.