Her

La relation amoureuse, la problématique du couple est un sujet vaste, compliqué et parfois prise de tête. Là où les films tombent soient dans la comédie à l’eau de rose ou le drame déprimant, voilà qu’arrive Her, le dernier film de Spike Jonze pour lequel il a été récompensé du meilleur scénario aux Oscars.

Theodore (parfait Joaquim Phoenix) est écrivain publique dans le Los Angeles des années 2025. En instance de divorce, il est très seul dans un monde d’acier et de meubles rétro. La seule personne à qui il parle ? Son système d’exploitation qu’il décide un jour de mettre à jour avec une nouvelle version. Voilà que la voix de son ordinateur, Samantha, envahit son oreille, réagit, blague, évolue. Il n’en faut pas plus à Theodore pour être conquis et, vice-versa, à Samantha pour se mettre à avoir des sentiments. Cela parait banal comme histoire d’amour, mais ça ne l’est pas, car Samantha n’a pas de corps. Tout n’est qu’échange de mots, apprentissage de la communication… la grande réussite de Jonze est d’avoir fait tout cela avec une grande finesse, une grande pudeur et beaucoup de poésie. Her touche des points fondamentales de l’être humain et de sa relation aux autre, et pour cela passe par une voix désincarnée (même si on a très bien reconnu Scarlett Johansson), ce qui est très paradoxale mais permet un recul qui nous embarque. La très belle réalisation enrobe l’histoire des lumières de la ville qui redevient un terrain de jeu au grès des humeurs de Theodore. Très belle réussite que ce Her, loin d’être moralisateur, tout en émotion et délicatesse.