Cela fait maintenant trois épisodes que la nouvelle série que beaucoup attendait, The Leftovers, a commencé sur HBO. Dernière création du papa de Lost, Damon Lindelof, portée par un casting attrayant (ne serait-ce que Christopher Eccleston, qui se fait trop rare sur les écrans), cette série d’anticipation adaptée d’un roman est on-ne-peut-plus déroutante…
Un matin comme les autres, 2% de la population mondiale disparaît. Volatilisé dans l’air sans explication. C’est trois ans après cette évènement que la série commence : on se retrouve dans ces typiques petites villes des séries américaines, shérif, mairesse, prêtre à la clé. Seulement, rien n’est plus comme avant : tout est bancale, personne n’est sans blessure, personne ne sait trop comment se comporter ni où aller. Tous ce que les personnages qu’on nous présente sont capables de faire est de ressasser les disparitions passées qui plombe leur présent. Car si un mot vient à l’esprit en regardant The Leftovers, c’est bien celui-ci : plombant. Le pilote, de plus d’une heure, nous présente à la fois les personnages principaux, instaure non seulement une bonne dose de mystère autour des disparus, mais aussi des écarts fantastiques à la fois fascinants et frustrants. Car tout cela a un potentiel énorme, on sent la série d’auteur à plein nez qui se fiche de malmener le spectateur (Lindelof veut-il se venger du consensus de la fin de Lost ?), mais cela échappe tellement à notre empathie et à notre compréhension qu’à force de manquer de point d’accroche avec les personnages et des situations à la limite du crédible, on finit par être tenté de laisser ceux qui restent de côté. Le troisième épisode marque un grand coup et relance un peu la machine, on y reconnait la patte Lindelof à plein nez, et cela suffira surement à pousser jusqu’au quatrième épisode… mais jusqu’à quand ?
« (…) cela échappe tellement à notre empathie et à notre compréhension qu’à force de manquer de point d’accroche avec les personnages et des situations à la limite du crédible, on finit par être tenté de laisser ceux qui restent de côté » : je n’aurais pas dit mieux, très bonne critique, merci Clémence 🙂