C’était inattendu qu’un réalisateur de genre comme Sam Raimi se penche sur le prequel du Magicien d’Oz, livre pour enfants de L. Frank Baum rendu célèbre par l’adaptation filmée avec Judy Garland datant de 1939. Produit par les studios Disney avec un budget colossale, Le Monde Fantastique d’Oz aurait pu tombé dans le triste destin d’Alice aux pays des merveilles de Burton… mais il n’en est rien.
Miteux magicien d’un crique ambulant du Kansas, Oz (parfait James Franco) se fait emporter par une tornade dans une montgolfière et s’échoue dans un monde merveilleux, colorés et peuplés d’étranges créatures… est-ce lui, le magicien qu’on attendait, celui d’une prophétie longtemps annoncée qui vient vaincre la méchante sorcière ? Au-delà des apparences sucrées et gentilles de conte de fée, la réussite de Raimi et de ce film tient dans une double lecture,où le réalisateur s’est amusé avec malice et magie à faire références au cinéma des origines, son côté forain et poudre aux yeux. Bien sûr, ce film est avant tout une aventure classique et bien pensante. Mais on ne s’en lasse pas en cours de route, car il faut y voir un peu plus que cela. Les personnages de Oz, spécialement les méchants et notre héros, sont plus complexes qu’il n’y parait car Raimi prend plaisir à les filmer comme il l’aurait fait dans Spider-Man ou Evil Dead (la transformation de Theodora particulièrement). Les références à l’œuvre originale sont bien sûr nombreuses, mais on apprécie de voir que Raimi n’a pas complétement perdu son âme dans les rouages d’une grosse production calibrée.
Un avis sur « Le Monde Fantastique d’Oz »