Imitation Game

Film très attendu depuis qu’il a été annoncé et grand favoris des Oscars, The Imitation Game  est le genre de film évènement répondant à beaucoup de codes de la machine à remporter des prix: biographiques, avec apparemment un propos à défendre et un casting **** à commencer par son héros, Benedict Cumberbatch. Mais on ne peut s’empêcher de se demander si la réussite de cette catégorie de long-métrage n’est pas aussi dans la survente… et bien, un peu, mais pas tant que ça, en ce qui concerne l’histoire de d’Alan Turing.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Alan Turing était un génie anglais qui œuvra pendant la seconde guerre mondiale à créer une machine qui déchiffra les codes cryptés des allemands, réputés indéchiffrables. Mais voilà : en plus d’avoir les  problèmes de sociabilités et de relations humaines propres à tous les génies touchés par une forme d’autisme, Turing était homosexuel. Si le film se déroule avec une mise en scène assez classique et un récit assez efficace, si on est en empathie totale avec Alan – qui ne s’est jamais senti seul, incompris, mis de côté ? – quelque chose pêche dans le film. La thématique qu’un film est censé porté est ici double, et du coup, fausse la lecture du spectateur. On nous parle à  la fois des difficultés que cela représente d’être un génie, d’être toujours en marge de la société,… mais de se battre pour quelque chose dans lequel on croit car c’est ce qu’il faut faire ET des problèmes auxquels les homosexuels ont dû faire face, condamnation et répression policière, au cours du XXe siècle. Ce n’est pas tout à fait la même chose et cela ne nous atteint pas tout à fait de la même manière. Heureusement, les deux propos ne sont pas incompatible, mais du coup, on a l’impression de se balancer sur deux pieds qui ne sont pas tout à fait à la même hauteur et c’est un peu inconfortable… et du coup, on ne va pas tout à fait au fond des choses. Si le film est tout de même un divertissement efficace, calibré bonne pâte d’Hollywood, on regrette qu’il ne s’échappe pas des carcans pour traiter son vrai sujet… encore faut-il qu’il fut arrivé à le choisir.

imitation game

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Publié par Clémence Lebatteux

Scénariste, Screenwriter, Réalisatrice, Director, Actrice, Actress

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